26/02/2010
_Immortal engines : Life extension and immortality in science fiction and fantasy_
Immortal engines : Life extension and immortality in science fiction and fantasy : George E. SLUSSER, Gary WESTFAHL & Eric S. RABKIN (editors) : 1996 : University of Georgia Press : ISBN-10 0-8203-1733-0 : xvii + 243 pages (y compris index) : coûtait 20 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-1732-2).
Ce volume, même s'il a été publié par un éditeur différent de l'habitude (qui est généralement SIUP), fait partie de la série des minutes de la J. Lloyd Eaton Conférence, un rassemblement thématique d'universitaires autour de la SF et de la Fantasy qui a lieu aux USA tous les ans. Sont recueillis ici 19 essais parmi ceux qui ont été présentés lors de la 14ème conférence en 1992. Cette année-là, le thème choisi était celui de l'immortalité, à la fois sous l'angle de son traitement littéraire et des possibilités offertes par la science. Les contributeurs sont recrutés parmi l'équipe habituelle même si l'on note une moindre présence des auteurs de SF.
Après une habituelle introduction, l'ouvrage est divisé en trois parties assez inégales (de trois à dix essais). La première (et la plus courte avec trois essais), "Approaches to immortality" se consacre plutôt à la définition de la problématique et cartographie les approches possibles de l'immortalité. La deuxième, "Science and immortality" (6 essais) est plus dans une optique de prospective scientifique en parcourant les moyens éventuels de vaincre la mort (cryogénie, transfert de conscience ou survie virtuelle). La dernière (dix textes) illustre tout cela en s'intéressant à des oeuvres de SF (romans mais aussi jeux vidéo). Un index clôture l'ouvrage.
Malgré un sujet potentiellement intéressant (et relativement borné), ce recueil d'essais souffre clairement d'un manque de ligne directrice. Donnant parfois l'impression d'être à mi-chemin entre l'ouvrage de vulgarisation scientifique et de la causerie sur la mort, on pourrait trouver ue la SF est parfois reléguée au marges des discours. Certes les articles sur Peter Pan (Lundquist) ou les jeux vidéo de la série Mario (Westfahl peu en forme) ne sont pas déplaisants mais sont assez loin du coeur du genre. Idem pour les calculs de rentabilité du capital en cas de cryogénisation (Blake) ou le focus sur des textes italiens plus proches du mainstream (Frongia).
Au final un ouvrage qui dit parfois des choses intéressantes et argumentées sur le genre (que les auteurs semblent plutôt bien connaître) amis qui n'arrive pas à organiser tout cela en un discours construit et cohérent. mais c'est probablement là le sort de ce type d'ouvrage à une quarantaine de mains.
Note GHOR : 2 étoiles
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23/02/2010
_The illustrated book of science fiction lists_
The illustrated book of science fiction lists : Mike ASHLEY : 1982 : Virgin Books : ISBN-10 0-907080-45-6 : 190 pages (pas d'index) : coûtait 3 GBP pour un gros poche illustré en N&B.
Hasard de la synchronicité ou air du temps, il est en tout cas étonnant de voir que sont parus à un an d'intervalle deux ouvrages britanniques extrêmement semblables dans leur projet. Au début des années 80 sont donc sortis deux ouvrages constitués uniquement de listes en rapport avec la SF (et la Fantasy comme le voulait l'époque qui ne séparait guère les deux genres). Chronologiquement le premier, nous devons celui-ci à Mike ASHLEY, l'autre (The complete book of science fiction and fantasy lists) ayant été écrit par Jakubowski et Edwards.
Le livre de Ashley est donc constitué d'un ensemble de listes largement commentées et illustrées en N&B (photos d'auteurs ou tirées de films, couvertures d'ouvrages, reproduction d'illustrations intérieures). Il est divisé en quatre sections (chose qu'il faut d'ailleurs deviner vu l'absence de sommaire). La première est consacrée aux listes permettant de cerner le champ du genre. On y trouvera (par exemple) 10 définitions de la SF, les listes de meilleurs textes suivant leur format, les textes importants sur tel ou tel thème (cinq romans sur l'immortalité, la guerre nucléaire, les autres dimensions...). La deuxième rassemble des "best-of" personnels divers et variés (les 9 personnages favoris de De Camp, les 10 couvertures de magazines préférées de Di Fate...). La troisième se consacre aux records en tous genres (plus longue saga, plus court titre, plus long titre...) et la quatrième rassemble les listes inclassables (auteurs s'étant suicidés, ayant joué dans des films...). L'ouvrage ne comporte pas d'index.
D'un ton plus sérieux que le Jakubowski & Edwards, ce livre est très plaisant à lire. Il peut parfois fournir des informations peu connues (du type liste de textes commencés par tel auteur et repris par tel autre ou liste de pseudonymes) dont l'exactitude est garantie par les connaissances immenses de Ashley. Il peut aussi servir de guide de lecteurs avec ses nombreux best-of et ses listes de texte primés.
Le gros point négatif (d'ailleurs partagé part l'autre livre du même type) est l'absence totale de possibilité d'utilisation pratique de cet ouvrage. N'offrant pas d'index ni même de table des matières, il est extrêmement coûteux en temps voire à peu près impossible d'y retrouver une information qui s'y trouve. Pour avoir été confronté à ce phénomène, je dois dire que c'est fort frustrant de se rappeler avoir lu une chose dans ce livre et devoir le parcourir en entier pour la retrouver. Tout cela est bien dommage et montre bien l'intérêt d'ouvrages comme le Justice (Science fiction master index of names) même si, hélas il ne couvre pas cette oeuvre.
Note GHOR : 2 étoiles
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18/02/2010
_Hugo Gernsback : Father of modern science fiction _
Hugo Gernsback : Father of modern science fiction : Mark SIEGEL : 1988 : Borgo Press (Milford series No 45) : ISBN-10 0-89370-274-9 : 96 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 8 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-174-2) et en rééditions postérieures.
Ecrit par un professeur d'Anglais à la retraite auteur de plusieurs livres sur le genre, cet ouvrage fait partie de la série "Milford" éditée par Borgo Press, une longue série d'ouvrages consacrés aux écrivains populaires (et le plus souvent de SF). Il s'agit aussi de l'un des premiers ouvrages à rouvrir le dossier Gernsback et à tenter de rétablir une certaine vérité sur ce "père de la SF" qui, suite aux avis négatifs d'une partie des historiens du genre (au premier chef des gens comme Aldiss, Priest ou Wollheim), possédait une réputation peu flatteuse.
Même s'il en reprend les principes habituels de la collection, ce titre, à la différence de la plupart des autres, n'est pas consacré uniquement à un seul auteur. En fait il est divisé en trois parties inégales. La première et la plus importante (une soixantaine de pages) est celle consacrée à Gernsback. Précédée d'une chronologie, elle se divise en quatre chapitres qui détaillent la carrière (d'écrivain et d'éditeur) et l'influence de l'homme sur le genre, essentiellement dans les années 20 et 30, son retour rapidement avorté des fifties étant passé sous silence. La deuxième partie est une réflexion sur les interactions entre écologie et politique dans Dune, elle occupe une dizaine de page et débute par une chronologie d'Herbert. Construite sur un principe identique et d'une taille similaire, la dernière partie est consacrée au Dracula de Stoker considéré comme une anti-quête. Chacune des parties propose une bibliographie (surtout secondaire) et un index couvre l'ensemble.
Un fois la surprise du sommaire passée (vu que les trois auteurs étudiés n'ont strictement aucun rapport entre eux), l'ouvrage se révèle, en ce qui me concerne, assez inégal. La partie sur Stoker ne m'intéresse tout simplement pas et sa lecture ne m'a pas fait apprécier le fantastique classique pour autant et on sent bien que ce n'est pas en dix pages que l'on peut épuiser l'oeuvre. C'est un peu la même chose pour l'article sur Herbert qui parcourt des chemins balisés depuis longtemps (l'écologie, la prédestination) sans apporter grand chose de neuf, surtout avec si peu de place disponible pour développer une argumentation.
La partie principale sur Gernsback est nettement plus convaincante. A la fois par sa profondeur mais aussi par l'originalité (pour l'époque toujours) de son approche. Même si Siegel est parfois dur avec le personnage et ses pratiques économiques discutables, il n'hésite pas à dépasser les témoignages à charge (majoritaires) et à revenir à la vision qu'avait Gernsback de l'avenir souhaitable du genre. En ce sens cette réflexion présage celle de Westfahl (sous l'angle théorique) et de Ashley (sous l'angle historiographique), même si elle ne va logiquement pas aussi loin que ses successeurs. Au final un livre assez attachant qui n'est toutefois qu'une étape dans le récit objectif de l'histoire du genre.
Note GHOR : 2 étoiles
08:05 | 08:05 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles, gernsback | Tags : anglais, 2 étoiles, gernsback
17/02/2010
_How to write science fiction_
How to write science fiction : Bob SHAW : 1993 : Allison & Busby : ISBN-10 0-74900-135-6 : 158 pages (pas d'annexes) : coûtait 7 GBP pour un TP non illustré qui se trouve parfois d'occase.
Cet ouvrage fait partie de la catégorie relativement fournie des guides d'écriture à destination des aspirants écrivains (anglo-saxons). Il s'agit d'une véritable niche éditoriale qui se subdivise en guides plus ou moins spécialisés sur tel ou tel genre ou sur telle ou telle facette du métier d'écrivain. Pour la SF, il en existe plusieurs dont au moins un (le Card) a été traduit en VF chez Bragelonne.
En matière de structure, ce court ouvrage est divisé en neuf chapitres d'une quinzaine de pages chacun. Il commence par des généralités sur le métier d'écrivain, enchaîne sur la définition de la SF, passe trois chapitres sur des points techniques généraux (intrigue, personnages, choix d'une titre) et trois sur les éléments propres au genre (utilisation de la science, création de planètes, thèmes récurrents). Il se conclut par la mise sur le marché du produit fini. A noter une des originalités de cet ouvrage : l'inclusion de la célèbre nouvelle Light of other days (de la série "Slow glass") qui sert de support pratique aux divers points développés par Shaw.
N'étant pas écrivain de SF (ni même aspirant écrivain), je ne suis pas le mieux placé pour donner un avis motivé sur la qualité des conseils prodigués par l'auteur (qui s'enorgueillit d'avoir vendu tout ce qu'il a écrit). Je peux juste brièvement dire que la lecture, comme souvent avec Shaw, est un moment plutôt agréable avec un humour permanent et la présence constante d'une excellente connaissance du genre. L'ouvrage étant assez aéré, il se lit suffisamment vite et avec plaisir même pour le simple amateur de SF que je suis.
Note GHOR : 2 étoiles
07:49 | 07:49 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles, shaw | Tags : anglais, 2 étoiles, shaw
15/02/2010
_The subject of race in american science fiction_
The subject of race in american science fiction : Sharon DEGRAW : 2007 : Routledge (série "Literary criticism and cultural theory") : ISBN-13 978-0-415-80289-5 : 230 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 27 GBP pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-97901-6), disponible chez l'éditeur : http://www.routledgepaperbacksdirect.com/books/The-Subjec....
Le problème des races (et donc du racisme qui en découle parfois) est toujours épineux. Bien qu'elle prêche le culte de la différence comme le dit souvent David Brin, la SF n'en est pas moins un genre clairement localisé dans un temps et une société qui ont été (et sont toujours) sujets à des sentiments xénophobes. Il est donc légitime d'essayer de voir comment le genre se positionne pratiquement sur ce point. C'est là le sujet d'étude de DeGraw, un sujet qui reste assez peu évoqué et encore moins étudié d'une façon systématique, le seul ouvrage l'abordant étant celui de Kilgore (http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/06/18/astrofuturi...) sachant qu'il se concentre plus sur un segment limité du genre.
Ce livre se découpe d'une façon assez simple en seulement trois chapitres. Chacun d'eux est nominalement consacré à un auteur, à savoir dans l'ordre (chronologique) : Edgar Rice Burroughs (pour sa série martienne mettant en scène John Carter), George S. Schuyler (écrivain et journaliste noir pour son anticipation des années 30 Black no more) et Samuel R. Delany (auteur noir, étoile montante des années 60 & 70). Ces auteurs sont certes étudiés en détail mais ils servent aussi de "fil rouge" pour un regard détaillé sur la SF et la littérature afro-américaine des années correspondantes qui consacre une large place à des gens comme Bradbury, Heinlein, Butler ou Hopkinson. Divers appendices sont fournis : une chronologie, des notes copieuses (20 pages), une bibliographie des textes cités et un index.
L'impression que m'a laissé ce livre a d'abord été celle d'un manque d'unité. En effet, les trois gros (jusqu'à 80 pages pour celui sur Delany) chapitres semblent former autant d'essais indépendants, dans la mesure où ils se recoupent peu et procèdent d'une approche à chaque fois différente. Le premier est très resserré sur Burroughs et ses textes, le second est une sorte d'histoire de la sphère littéraire afro-africaine militante (donc pas exclusivement spéculative) et les troisième finit enfin par s'ouvrir sur la place des auteurs de couleur dans le genre. On ne peut nier la technicité de DeGraw mais son premier essai est parfois trop classique : la constatation que les lecteurs/producteurs/éditeurs de SF sont très majoritairement des WASP d'où une appropriation des valeurs de ce segment de la population américaine n'est pas fondamentalement nouvelle. La deuxième partie est certes intéressante mais nécessite pour l'apprécier pleinement des connaissances que je ne possède pas. La troisième montre du potentiel mais peine à décider si elle est une étude sur Delany (il en existe déjà plusieurs) ou vraiment sur problème des races dans la SF (ce qui est pourtant le titre de l'ouvrage).
Un livre qui n'est certes pas encore le texte définitif sur le problème mais une bonne base de réflexion sur les attitudes que l'on peut trouver dans le genre, à la fois dans la fiction (voir l'analyse de Farnham's freehold) et dans la vie sociale de celui-ci. Nous nous pensons parfois tolérants et progressistes tant nous embrassons aisément l'alien mais la phrase de Asimov à Delany lors de la remise de son Nebula 1968 en dit long sur le chemin qui nous reste à parcourir ("You know, Chip [Delany], we only voted you these awards because you're Negro..."). Sans tomber dans l'angélisme ou la discrimination positive, une histoire des minorités dans la SF reste à écrire d'autant plus que, d'une façon surprenante, DeGraw ne se traite que des afro-américains et reste silencieuse sur les autres minorités (asiatique ou hispanique par exemple).
Note GHOR : 2 étoiles
09:05 | 09:05 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles | Tags : anglais, 2 étoiles